La France est-elle pour autant épargnée d’ici là ? Non, car cette concession est à relativiser, selon Sander Tordoir, du Center for European Reform. « Cette exclusion va probablement donner un certain répit jusqu’à ce qu’Emmanuel Macron quitte ses fonctions, mais la France ne va pas être pleinement épargnée : elle va devoir réduire son déficit structurel graduellement à compter de 2025 », pose cet expert de la politique budgétaire en Europe.
Ensuite, pour se conformer aux nouvelles règles à partir de 2025, Paris devra présenter un excédent primaire structurel (sans prendre en compte l’incidence de la conjoncture) «de 0,8 à 1% contre 2,5% de déficit à l’heure actuelle. Cela implique un ajustement annuel de près de 0,5 du PIB sur un cycle de 7 ans», selon les estimations de Sander Tordoir. Un effort «raisonnable» aux yeux de cet économiste néerlandais, mais massif en regard du passif français.
« la France aura à effectuer un effort d’ajustement budgétaire légèrement moindre que ceux de l’Italie, l’Espagne et la Belgique, mais un peu plus important que la Grèce et le Portugal qui enregistrent déjà des excédent primaires, avec des niveaux de dette déclinant rapidement», conclut Sander Tordoir.