A la veille du coup d’envoi de la saison 2024/2025, Laurent Labit, entraîneur en chef du Stade Français, est un homme serein. Fort de son expérience, il a tiré des leçons cruciales de la dernière saison. La défaite en demi-finale face à l’UBB (22-20) n’a pas été vécue comme un échec par le coach parisien.
Bien au contraire. « On apprend toujours d’une défaite », a confié Labit à L’Équipe. Fort d’une deuxième place en Top 14, il voit cette expérience comme un tremplin pour la nouvelle saison qui démarre dès ce week-end… face à Bordeaux, justement.
Pour éviter les pièges d’une reprise trop douce, comme ce fut le cas après le titre décroché au Racing en 2016, Labit s’est appuyé sur des méthodes différentes cette année. « Dans la plupart des entreprises, vous faites appel à un intervenant extérieur en situation de crise. Mais jamais quand ça marche bien. C’est une erreur. Justement, il est aussi important de pointer les dangers quand ça fonctionne bien. Quand tu gagnes, tu oublies souvent de le faire et tu galères. C’est un des pièges à éviter. Mais c’est très français. »
Inspiré par des clubs de NBA et de football américain, il a aussi revu l’approche de la présaison. L’une des idées majeures : responsabiliser davantage ses joueurs pendant l’intersaison. « J’ai constaté que l’intersaison était laissée à la charge des joueurs. On souhaiterait tendre vers ça afin de ne pas pénaliser les joueurs « sérieux », qui reviennent toujours en forme, même après six semaines de congés », souligne-t-il. Ainsi, cinq semaines de repos ont été accordées aux Parisiens cette année.
C’est une pratique courante dans les ligues professionnelles américaines : laisser aux joueurs plus de liberté dans leur préparation. Labit souhaitait ainsi voir ses joueurs revenir affûtés, sans besoin de remettre les pendules à l’heure dès le premier entraînement. Une gestion du temps plus moderne qui pourrait bien changer la donne.
La charge physique emmagasinée durant l’intersaison reste déterminante pour le bon déroulement d’une saison.
Ce dimanche, Labit et ses hommes retrouveront donc Bordeaux. Un test immédiat et crucial pour mesurer les fruits de la préparation. Un premier choc qui s’annonce intense pour les Parisiens, prêts à prendre leur revanche. En face, les Bordelais abordent aussi ce nouvel exercice avec le couteau entre les dents.
L’UBB n’a pas révolutionné son jeu pendant l’été et sera à n’en pas douter une formation tournée vers l’offensive. Mais elle entend également être solide en défense et sur les fondamentaux comme la touche. La saison dernière a également été riche en enseignements pour les Girondins qui ont renforcé un effectif déjà stable afin de traverser la saison avec sérénité tout en conservant un maximum de fraicheur.