Des milliards pour la réindustrialisation. Le sommet « Choose France », organisé par Emmanuel Macron à Versailles (Yvelines) le 13 mai, a été l’occasion de mettre en avant plusieurs projets de construction ou d’agrandissement de sites principalement industriels.
Sur les plus de 15Mds€ d’investissements attendus au total par le gouvernement, Microsoft se place en tête d’affiche. La multinationale informatique promet 4Mds€ pour la construction d’un nouveau data center dans l’est de la France et l’agrandissement d’autres sites en région parisienne et près de Marseille, afin de répondre à la demande croissante d’intelligence artificielle et de services informatiques en cloud.
« Il s’agit de l’investissement le plus important que nous ayons jamais réalisé » en France, a déclaré son président Brad Smith à l’AFP.
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Un autre projet dans le Grand Est doit se traduire par des travaux. L’allemand Hager Group prévoit en effet de dépenser 75M€ en vue notamment d’augmenter la capacité de ses lignes de production d’interrupteurs et disjoncteurs dans le Bas-Rhin.
Les Hauts-de-France plébiscités
D’autres futurs chantiers, principalement dans les Hauts-de-France, ont été rendus publics.
En première ligne du projet national de réindustrialisation, le port de Dunkerque (Nord) verra s’implanter d’ici 2027 le sud-coréen Enchem, spécialisé dans les composants pour batteries. Son site de production d’électrolyte représente un investissement de 57M€.
Toujours à Dunkerque, le britannique Astrazeneca prévoit de dépenser 365M€ dans l’extension, à un horizon non communiqué, de son usine. Concrètement, deux lignes de production de médicaments contre l’asthme sont à construire au nom du verdissement de son activité.
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De son côté, DFDS envisage de « rendre 100% électrique la nouvelle génération de ferries » opérant entre Calais, Dunkerque et Douvres (Royaume-Uni), se félicite la préfecture régionale des Hauts-de-France, par communiqué. L’électrification de la flotte de l’entreprise danoise et des trois ports concernés correspond à un investissement d’1Md€. Aucun calendrier n’est annoncé.
En outre, GSK « engage 140M€ de nouveaux investissements, principalement pour moderniser, digitaliser et décarboner ses trois sites de production », dont celui de Saint-Amand-les-Eaux (Nord), qui s’ajoutent aux 600M€ d’investissements industriels et en R&D sur la période 2024-2026, selon la préfecture régionale. Le britannique est également présent à Evreux (Eure) et Mayenne (Mayenne).
Dans la Somme, une usine d’engrais bas carbone doit voir le jour vers 2030. La société espagnole FertigHy table sur 1,3Md€ d’investissements. Dans le Pas-de-Calais et dans la Marne (Grand Est), des lignes de production de frites et pommes de terre de McCain seront modernisées ou agrandies (350M€). Les travaux doivent démarrer cet été.
Usine d’avion électrique
En Nouvelle-Aquitaine, sont annoncés une usine de fabrication d’un « avion régional électrique » à une date non précisée (société allemande Ilium, 400M€) ainsi qu’une usine de raffinage de nickel, près de Bordeaux, pour 2027 (entreprise suisse KL1, 300M€).
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Dans plusieurs régions de France, les infrastructures cloud et les bâtiments logistiques d’Amazon sont appelés à se développer (1,2Md€).
En Auvergne-Rhône-Alpes, le projet en question n’est pas nouveau. Il s’agit de la construction d’un entrepôt de 150 000m² sur plusieurs niveaux à Colombier-Saugnieu, près de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry.
Ce projet fait l’objet d’une forte opposition notamment de la part de l’association contre l’extension et les nuisances de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry qui a, en 2019, déposé un recours devant le tribunal administratif. Recours rejeté en première instance et en appel. Le 30 octobre 2023, le conseil d’Etat a validé le projet estimant qu’il était conforme avec le PLU et compatible avec le développement des activités de l’aéroport.
Toujours en Auvergne-Rhône-Alpes, citons également AbbVie. L’entreprise américaine de médecine esthétique annonce une enveloppe de 36M€ qui court jusque 2025. Celle-ci visera notamment à doubler la surface dédiée aux activités de R&D dans son usine de Pringy (Haute-Savoie) pour les produits de comblement dermique.
Enfin, le japonais Nidec compte ouvrir une nouvelle usine à La Fouillouse, près de Saint-Etienne, « dédiée à la production de systèmes de stockage stationnaires par batteries, équipement stratégique pour l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques, à l’électrification des ports et à la recharge des véhicules électriques », liste la préfecture régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes.