Bolivie- Sécurité

Bolivie- Sécurité

Un séjour à l’étranger implique pour tout voyageur de prendre certaines précautions de santé. La rubrique ci-dessous mentionne les indications essentielles. Elles ne dispensent toutefois pas le voyageur d’une consultation chez son médecin traitant et/ou dans un centre hospitalier spécialisé dans la médecine des voyages (suffisamment longtemps avant la date de départ, pour permettre le cas échéant les rappels de vaccins).

Il est également nécessaire de contracter en France une assurance couvrant les frais médicaux et ceux de rapatriement sanitaire.

Avant le départ

Frais d’hospitalisation et dépenses de santé

Afin de faire face aux frais d’hospitalisation et, de manière générale, aux dépenses de santé qui peuvent être très élevés à l’étranger, notamment auprès des établissements privés qui offrent parfois des services plus adaptés, il est impératif de disposer d’un contrat d’assistance ou d’une assurance permettant de couvrir tous les frais médicaux (opération chirurgicale, hospitalisation ou rapatriement). Ces frais ne pourront en aucun cas être pris en charge par l’ambassade de France sur place. Faute de pouvoir justifier d’une couverture sociale, les voyageurs seront exposés au risque de ne pas avoir accès aux soins, y compris en cas d’urgence vitale. En cas d’andinisme en haute-montagne, il convient de s’assurer que l’assurance prend en charge l’assistance au-delà de 5000 m.

Recommandations pour la santé

Consulter si besoin son médecin traitant ou un centre de vaccinations internationales afin de faire une évaluation de son état de santé, analyser les risques sanitaires, et bénéficier de recommandations sanitaires, notamment sur les vaccinations nécessaires ou recommandées.

Les excursions et randonnées en altitude doivent faire l’objet d’un avis médical spécialisé avant le départ. La haute altitude est déconseillée pour les enfants âgés de moins de 7 ans ; des antécédents cardiaques, pulmonaires, neurologiques ou rénaux constituent une contre-indication, tout comme une grossesse.

Constituer sa pharmacie personnelle en conséquence et emporter dans ses bagages les médicaments nécessaires ; ne jamais consommer des médicaments achetés dans la rue (risque de contrefaçon). Pour plus d’informations, consulter la fiche Infos pratiques.

Vaccinations

  • La vaccination contre la fièvre jaune est recommandée (à pratiquer dans un centre agréé) et est obligatoire en cas d’entrée en Bolivie par la frontière brésilienne amazonienne.
  • S’assurer d’être à jour dans ses vaccinations habituelles ainsi que celles liées à toutes les zones géographiques visitées.
  • La mise à jour de la vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP) est recommandée, de même que la vaccination rubéole-oreillons-rougeole (ROR) chez l’enfant. La vaccination antituberculeuse est aussi souhaitable.
  • Autres vaccinations conseillées : en fonction des conditions locales de voyage, les vaccinations contre la fièvre typhoïde et les hépatites virales A et B peuvent être recommandées.
  • La vaccination contre la rage est recommandée.

Risques sanitaires

Maladies transmises par les moustiques

Paludisme

Le paludisme est présent dans les zones rurales en-dessous de 2 500 mètres toute l’année et dans le nord du pays (départements de Beni et de Pando, en particulier), mais aussi dans le département de Santa Cruz. Le paludisme (ou malaria) est une maladie parasitaire (potentiellement grave) transmise par les piqûres de moustiques. Il existe deux formes de prévention complémentaires du paludisme : la protection contre les moustiques et le traitement médicamenteux. Les mesures classiques de protection contre les moustiques durant la soirée et la nuit sont fortement recommandées (cf. ci-après). Pour le traitement médicamenteux, il convient de s’adresser avant le départ à son médecin traitant ou à un centre hospitalier spécialisé dans la médecine des voyages. Le traitement devra être poursuivi après le retour en France, pour une durée variable selon le produit utilisé.

En cas de fièvre pendant le séjour et dans les deux mois qui suivent le retour en France, un avis médical devra être pris rapidement afin de mettre en œuvre un traitement antipaludique éventuel dès que possible.

Dengue

Depuis fin 2019, de nombreux cas de dengue sont recensés en Bolivie, en particulier dans le département de Santa Cruz. L’usage des mesures de prévention (cf. ci-après) est indispensable pour les personnes souhaitant se rendre dans les provinces amazoniennes.

La transmission de la dengue s’effectue par l’intermédiaire de moustiques infectés. Les symptômes de la maladie s’apparentent à ceux de la grippe (forte fièvre, douleurs articulaires, maux de tête). Il n’existe actuellement pas de traitement préventif contre l’infection de la dengue, mais un vaccin est en cours de développement. La prise en charge est donc avant tout symptomatique et repose sur la prise d’antalgiques à base de paracétamol et le repos. Il faut impérativement éviter la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoire. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (cf. ci-après).

Plus d’informations sur :

Site du MEAE, rubrique dédiée aux Maladies transmises par les moustiques ;

Site du ministère français des Solidarités et de la Santé.

Chikungunya

La transmission du chikungunya reste active en Bolivie et s’effectue par l’intermédiaire de moustiques infectés. Cette maladie se caractérise par des symptômes grippaux (fièvre, douleurs musculaires et articulaires). Le traitement est alors symptomatique. Il n’existe actuellement pas de traitement préventif ni vaccin. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (cf. ci-après). Pour plus d’informations sur le chikungunya, consulter le site Santé publique France.

Fièvre jaune

Une vigilance accrue est nécessaire compte-tenu de la présence de la fièvre jaune, dans le nord et l’est de la Bolivie notamment. La fièvre jaune est causée par un virus, transmis par un moustique. Les symptômes sont variables, allant du syndrome pseudo-grippal à la forme mortelle ; le traitement est alors symptomatique. Il n’existe pas de médicament préventif protégeant contre la fièvre jaune. La prévention repose essentiellement sur la prévention des piqûres d’insectes et sur la vaccination, par ailleurs fortement recommandée.

Zika

Il s’agit d’une maladie virale transmise par les piqûres de moustiques de type Aedes. Des cas de transmission du virus par voie sexuelle ont également été rapportés. Les symptômes de la maladie sont généralement modérés (fièvre, maux de tête, douleurs articulaires, éruptions cutanées). Toutefois, la survenue de complications graves telles que des cas de microcéphalies chez des nouveau-nés de femmes enceintes infectées par le virus et des complications neurologiques tels que des syndromes de Guillain Barré est attestée.

Il est conseillé aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse de reporter leur voyage, et à défaut de consulter un médecin avant le départ afin de recevoir une information sur les risques d’une infection à Zika. Il est primordial de respecter les mesures de prévention des piqûres de moustique, d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant le voyage avec une personne ayant pu être infectée par le virus Zika. Au retour de voyage, il est fortement conseillé de consulter un médecin spécialiste indépendamment de la présence de signes évocateurs.

Il est recommandé à tous les voyageurs de respecter les mesures de prévention des piqures de moustiques, de consulter un médecin en cas de fièvre survenant pendant le voyage ou dans les semaines qui suivent le retour en France et de consulter avant le départ les informations suivantes :

Fièvre à virus Oropouche

L’infection à virus Oropouche est une maladie transmise par les insectes. Les symptômes associent une fièvre brutale avec frissons, maux de tête, courbatures et troubles digestifs. Il n’existe pas de vaccin ni de traitement spécifique et la prévention repose sur l’éviction des piqûres d’insectes.

Plus d’informations sur le site de l’OMS.

Mesures générales de prévention pour se protéger des moustiques
  • Porter des vêtements couvrants, amples, légers, de couleur claire ;
  • Utiliser des produits répulsifs cutanés : voir à ce sujet les recommandations du ministère des Solidarités et de la Santé (PDF – 78.3 ko) et de l’Institut Pasteur (PDF – 1.21 Mo).
  • Protéger son logement (moustiquaires, diffuseurs électriques, serpentins, climatisation, etc.).
  • Détruire les sites potentiels de reproduction des moustiques (récipients d’eau stagnante comme les soucoupes sous les pots de fleurs, les gouttières, les pneus, etc.).

Autres maladies

Covid-19

Pour toute information sur le coronavirus, il convient de contacter le numéro de téléphone 800 101 104 ou le 168.

Le ministère de la Santé bolivien a établi une liste des hôpitaux en capacité de traiter les patients atteints de ceu virus :

  • L’hôpital del Norte à El Alto (Avenida Juan Pablo II, tél. : 2-2864070) ;
  • L’Hôpital Agramont à El Alto (Calle 11 n°4035, tél. : 2-2822822) ;
  • L’hôpital San Juan de Dios à Santa Cruz (Calle Cuellar esq. España, tél. : 3-3352866) ;
  • L’hôpital Viedma à Cochabamba (Calle Venezuela esq. Urquidi, tél. : 4-4220228).
Rage

La rage est une maladie virale transmissible accidentellement à l’humain en cas de morsure ou léchage d’une muqueuse par un mammifère atteint du virus.

La mortalité est très élevée en l’absence de prise en charge médicale rapide : il n’existe aucun traitement curatif de la rage déclarée. Après un contact avec un animal pouvant être enragé, la morsure doit être lavée abondamment à l’eau savonneuse, et une consultation médicale urgente doit apprécier le risque de contamination afin de déterminer l’administration urgente d’un sérum et/ou d’une vaccination contre la rage (plus d’informations sur le site de l’ambassade de France). Il est donc recommandé de ne pas caresser les animaux, voire de ne pas s’en approcher.

Tout contact avec les nombreux chiens errant dans les villes de Bolivie est à éviter et un protocole de vaccination anti-rabique doit être immédiatement engagé en cas de morsure ou griffure par un chien, chat ou tout autre animal non vacciné (des cas ont été détectés chez des moutons et des lamas).

Le pays ayant des difficultés pour s’approvisionner en vaccins, la vaccination préventive avant un séjour en zone exposée est fortement recommandée et nécessite une consultation et une évaluation médicales préalables.

Recommandations particulières liées à la haute altitude

L’arrivée à La Paz peut s’accompagner des problèmes de santé liés à l’altitude (La Paz est située entre 3 300 et 3 800 mètres, l’aéroport d’El Alto à 4 058 mètres). Le mal des montagnes peut être bénin ou mortel. Il peut se manifester par des troubles respiratoires (essoufflement) et/ou neurologiques (maux de tête, nausées, vomissements, troubles du sommeil) pouvant survenir au-delà de 3 000 mètres d’altitude. A un stade plus avancé, ces manifestations peuvent s’aggraver et parfois conduire au décès.

  • La prévention repose sur une ascension progressive et une adaptation à l’altitude de quelques jours, au repos. Les efforts physiques sont déconseillés les premiers jours. Une hydratation régulière est recommandée. Les boissons alcoolisées et les repas copieux sont à éviter.
  • Lors des ascensions en altitude, il est recommandé de respecter une ascension lente et de bien s’hydrater. En cas de mal d’altitude, le premier geste à faire (dans la mesure du possible) est d’arrêter l’ascension et de redescendre le plus rapidement possible à une altitude inférieure.
Avertissement : Ayahuasca

L’Ayahuasca, plante hallucinogène inscrite au registre des stupéfiants en France, est utilisée par des communautés indigènes en Colombie (essentiellement au Putumayo et dans la région amazonienne) lors de cérémonies chamaniques, le plus souvent pratiquées par des individus peu formés.

L’Ayahuasca comporte différents produits ou substances issus de plantes, et sa composition varie donc grandement selon les groupes ethniques, pour en modifier les effets, selon le contexte dans lequel le breuvage est consommé.

Les effets de l’Ayahuasca sont rapides, durables et génèrent des effets à la fois psychiques (hallucinations, troubles de la conscience et de la mémoire, etc.) et des effets périphériques (troubles cardiovasculaires et digestifs notamment). Le principal danger de l’Ayahuasca est lié à la nature et aux propriétés des différentes plantes utilisées, mais aussi à l’incertitude sur sa composition exacte.

L’usage de l’Ayahuasca peut donc avoir des conséquences médicales graves, voire mortelles, notamment pour les personnes présentant des symptômes cardiaques ou se trouvant sous antidépresseurs. Par ailleurs, les effets psychotropes liés à la consommation de cette plante peuvent être à l’origine d’actes de délinquance graves.

La maîtrise du processus d’initiation au chamanisme n’est nullement contrôlée et ne peut être garantie, même lorsque des guides touristiques et des centres d’éco-tourisme proposent des “initiations”. Ces activités ont lieu en outre dans des zones isolées, difficiles d’accès, donc peu propices à l’arrivée rapide des secours en cas d’accident.

Cette pratique est à proscrire.

Maladie de Chagas (Trypanosomiase américaine)

La maladie de Chagas est une maladie potentiellement mortelle provoquée par un parasite. Les départements les plus touchés sont ceux de Cochabamba, Chuquisaca, Tarija et Santa Cruz. La première phase de la maladie peut associer soit des symptômes bénins (fièvre, céphalées, douleurs musculaires, difficultés respiratoires, etc.), soit une lésion cutanée ou violacée des paupières. La phase chronique peut associer des troubles cardiaques et des troubles digestifs.

La transmission de la maladie à l’humain s’effectue par des piqûres de punaises ou par contamination de leurs déjections par les yeux ou la bouche. Il n’existe pas de vaccin contre la maladie de Chagas et la lutte anti-vectorielle est la méthode la plus efficace pour prévenir la maladie.

Leishmaniose

La leishmaniose cutanée et cutanéo-muqueuse, transmise par une espèce de petit moustique (phlébotome), peut être contractée dans les zones tropicales humides (Beni, Alto Beni, Yungas, Pando et Chapare). Cette parasitose est transmise par une mouche de sable ou un moucheron qui pique surtout le soir et la nuit. L’infection se traduit par des lésions cutanées qui peuvent se développer sur le visage, les bras et le corps. Plusieurs formes de la maladie sont connues, uniquement cutanées ou viscérales, et peuvent être mortelles.

Le traitement curatif est long et difficile, et il convient de consulter un médecin rapidement après l’apparition d’une ou plusieurs plaies cutanées laissant supposer une infection. La prévention consiste notamment à porter des vêtements couvrants et à appliquer sur la peau des répulsifs anti-moustiques.

Infection par le virus HIV – IST

Concernant les infections sexuellement transmissibles, il est recommandé de prendre toutes les précautions d’usage en la matière et d’éviter les comportements à risque.

Fièvre typhoïde

La fièvre typhoïde est présente en Bolivie et liée aux salmonelles. Après une phase d’incubation, les symptômes associent notamment une forte fièvre avec diarrhée et troubles neurologiques.

Le diagnostic repose sur une consultation médicale urgente et sur la mise en route d’une antibiothérapie. La prévention repose sur la vaccination, recommandée, et sur les précautions liées à l’hygiène alimentaire.

Quelques règles simples

  • Éviter de marcher pieds nus sur le sable et les sols humides.
  • Se tenir à distance des cadavres d’animaux, des animaux et de leurs déjections.
  • Ne pas approcher les animaux errants et les chiens (risque de morsure et de rage) et ne pas caresser les animaux rencontrés.
  • Secouer les habits, draps et sac de couchage pour éviter les piqûres de scorpions ou de serpents.
  • Ne jamais consommer de médicaments achetés dans la rue ;
  • Éviter tout contact avec les rongeurs.
  • Prendre les mesures de prévention contre les morsures de tiques : la prévention contre les autres infections transmises par les tiques inclut la couverture vestimentaire et l’application de répulsifs cutanés sur les parties découvertes. Il est de plus impératif, après toute promenade en milieu rural et particulièrement en forêt de rechercher la présence éventuelle de tiques sur le corps afin de les ôter très rapidement. Plus d’information sur le site de l’Assurance maladie.

Se préserver des contaminations digestives ou de contact

  • Se laver les mains régulièrement avec des solutions de lavage hydro-alcooliques, surtout avant et après les repas ou le passage aux toilettes.
  • Veiller à la qualité des aliments et surtout à leur bonne cuisson.
  • Éviter la consommation de produits alimentaires (poisson, viande, volaille, lait) crus ou peu cuits.
  • Peler les fruits et légumes ou les laver soigneusement (à l’eau saine).
  • Éviter les crudités, coquillages, plats réchauffés et buffets froids.
  • Ne boire que de l’eau ou des boissons encapsulées ou de l’eau rendue potable (filtration, ébullition ou à défaut produit désinfectant).
  • Éviter les glaçons et glaces, ainsi que la consommation de jus de fruits frais, de légumes crus et de fruits non pelés.
  • Ne consommer le lait que pasteurisé ou bouilli.
  • Éviter les contacts avec des personnes malades.
  • Respecter les règles d’hygiène de base et nettoyer avec attention les cuisines, salles de bain et WC.
  • Être très vigilant sur la consommation de porc, du fait de la présence de maladies parasitaires comme les trichines ou la cysticercose (toujours s’assurer qu’il s’agit de porc d’élevage).
  • Éviter les baignades dans les eaux stagnantes (risque d’infection parasitaire).
Pour plus d’informations :

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