Des torrents de larmes sont venus irriguer la pelouse du Hard Rock Stadium de Miami dans la nuit de dimanche à lundi, au terme de la finale d’une Copa America marquée par une organisation chaotique. À la 66e minute, d’abord, lorsque Lionel Messi, blessé à une cheville, a dû quitter le terrain. Alors que son équipe butait sur des Colombiens déterminés, ses larmes avaient sûrement un peu du sel de celles qui couleront à la 117e, cinq minutes après que Lautaro Martinez – meilleur buteur du tournoi – vienne délivrer les Argentins en trouvant le chemin des filets pour la cinquième fois de la compétition (1-0). Angel Di Maria, qui tirait sa révérence avec l’Albiceleste, quittait alors le terrain profondément ému.
La soirée promettait de l’émotion et l’image de Messi en claquettes, la cheville droite enflée après une entorse sur un centre, enlacé avec son sélectionneur Lionel Scaloni pendant 30 longues secondes, est venue honorer cette promesse. Quelques instants plus tard, l’octuple Ballon d’Or, vainqueur de trois finales de rang entre 2021 et dimanche soir (Copa America en 2021 et 2024, Coupe du monde en 2022), a appelé Otamendi et Di Maria à soulever le trophée avec lui. Un cliché contrastant avec celui du capitaine argentin soulevant seul la Coupe du monde au Qatar, en 2022, au milieu de ses coéquipiers.
Une revanche sur les trois finales perdues entre 2014 et 2016
Alors que l’avenir de Di Maria à Rosario Central semble bouché par la situation sécuritaire de sa ville d’origine, qu’Otamendi s’envolera dans la foulée pour les Jeux Olympiques, Messi, 37 ans, pourrait être dans les prochains mois le seul vestige d’une génération qui a longtemps mordu la poussière, sous le feu des critiques. Comme une revanche sur un cycle qui avait vu l’Albiceleste perdre ensemble trois finales consécutives entre 2014 et 2016 (Coupe du monde en 2014, Copa America en 2015 et 2016), et à l’issue duquel il avait bien failli jeter l’éponge.
L’avenir de Messi en sélection semble même désormais tourné vers la Coupe du monde 2026, pour le plus grand bonheur des fans argentins. C’est du moins ce qu’il avait laissé entendre début juin lors d’un long entretien avec le portail d’information argentin Infobae. « Cela dépend de comment je vais me sentir physiquement. (…) Il reste beaucoup de temps [d’ici la Coupe du monde aux États-Unis, au Canada et au Mexique], j’ignore comment je serai à ce moment-là », avait alors déclaré La Pulga sans fermer la porte à sa participation.
« Je sais qu’il veut jouer la prochaine Coupe du monde, c’est sa volonté et son rêve »
« Je sais qu’il veut jouer la prochaine Coupe du monde, c’est sa volonté et son rêve. Et il ne capitule pas », assurait le journaliste Leo Paradizo sur ESPN lundi, assurant que Messi travaillait pour être en condition d’y parvenir. Si c’était le cas, il jouerait alors sa sixième Coupe du monde.
Dans la nuit de dimanche à lundi, alors que des dizaines de milliers de fans bravaient le froid de l’hiver austral et convergeaient vers l’obélisque de Buenos Aires, lieu traditionnel des festivités footballistiques, pour venir fêter la victoire, les images de Messi et Di Maria s’affichaient sur les façades des immeubles où étaient projetées des vidéos de la Scaloneta, surnom de l’équipe.
Ruth, 14 ans, de Rosario et fan de Central, le club de coeur de Di Maria, sautillait avec le masque de Messi sur le visage. Pour elle, cela ne fait aucun doute, « Messi a sa place dans la sélection. Et s’il peut être à la prochaine Coupe du monde, il le fera. »