Dans le cadre d’une étude menée le mois dernier, Spendesk – fintech de référence dans la gestion des dépenses pour les PME et ETI – a analysé les données de plus de 5 000 entreprises, dont des startups françaises, et les résultats sont sans appel : les entreprises françaises ont significativement fait évoluer et baisser leurs dépenses en 2024.
Plusieurs tendances marquantes en 2024 dans les achats
Selon Spendesk, les startups françaises, et notamment celles de plus petites tailles (1 à 19 salariés) ont réduit notablement leurs dépenses par salarié. avec une baisse de 12% par rapport à l’année dernière. Un chiffre en étroite ligne avec les dépenses effectuées dans les autres structures d’entreprises, type PME ou ETI traditionnelles. Les entreprises privilégient désormais une optimisation globale de leurs ressources (humaines et matérielles) pour faire face à un contexte économique incertain.
“Les postes de dépenses très concernées par les coupes budgétaires en entreprise sont les déplacements, l’événementiel et la publicité», explique Axel Demazy, récemment nommé CEO de Spendesk, après plus de 8 ans passés au Boston Consulting Group
Ces chiffres coïncident avec les observations de France Invest. L’organisme a mis en évidence dans son dernier bilan semestriel, un ralentissement significatif des investissements dans le secteur technologique. Ce phénomène, observé au cours des six premiers mois de 2024, s’explique d’après l’association française des investisseurs par un ensemble de facteurs convergents : la traversée par le secteur d’un cycle de correction caractérisé par une baisse des valorisations des entreprises et un attentisme croissant de la part des investisseurs, le contexte économique actuel marqué par la hausse des taux d’intérêt rendant des levées de fonds de plus en plus complexes. Enfin, les difficultés à réaliser des sorties de capitaux et une prudence accrue des investisseurs renforcent cette tendance à la baisse.
Une vision partagée par le CEO de Spendesk. « On peut voir dans cette baisse des achats un effet de la forte inflation dont ont souffert les entreprises. Elles sont amenées à mieux prioriser leurs achats et à rationaliser chaque poste de dépenses” rappelle Axel Demazy. Selon Spendesk, les entreprises préfèrent privilégier leurs dépenses dans les logiciels informatiques. Dans le secteur des assurances et services financiers par exemple, elles représentent jusqu’à 25 % de leurs budgets.
Une baisse des achats qui n’est pas sans conséquences
Pour le CEO de Spendesk, les conséquences de ce réajustement dans les achats seraient triple : “D’abord, la baisse de la demande de prestataires extérieurs : les événements ont lieu moins souvent en externe et les budgets dédiés aux freelances sont réduits. Ensuite, l’augmentation du prix de la publicité, qui réduit le chiffre d’affaires des entreprises pour qui il s’agit d’un levier de croissance indispensable. Et, enfin, un besoin grandissant de suivi et de gestion des dépenses optimisé – comme Spendesk – plus important pour les PME”.
Si la baisse des investissements et donc des achats dans la French Tech est indéniable, il ne faut pas pour autant enterrer le secteur. Cette période de consolidation pourrait être l’occasion pour les startups de renforcer leurs fondamentaux et de se concentrer sur des modèles économiques plus durables. Néanmoins, il est urgent que les pouvoirs publics conservent les mesures de soutien aux startups, comme le crédit d’impôt innovation (C2I) ou le statut de jeune entreprise innovante (JEI), nécessaires à la préservation du dynamisme de la French Tech. Ce dernier vient d’ailleurs d’être sauvé par les députés, avant son examen prochainement au Sénat.