A Brest, le désarroi des salariés de l’hypermarché Casino avant la fermeture définitive – France Bleu

Tout doit disparaître ! Appâtés par des réductions de 70%, 50% sur l’alimentaire, les clients se ruent ces derniers jours dans les rayons déjà à moitié vides de l’hypermarché Casino Hyper Frais. Cela fait bien longtemps que Jean-Michel Haguet, salarié depuis 36 ans et délégué syndical UNSA, n’avait pas vu autant de monde : “c’est le rush final, effectivement le déstockage fait que le bouche-à-oreille va très vite, c’est un peu bizarre comme ambiance, mais ça fait partie de la fin du magasin”.

Une fin programmée pour le lundi 30 septembre, au grand dam de la petite centaine de salariés dont la plupart ont des décennies d’ancienneté. Ouverte en 1968 sous le nom de Rallye, cette grande surface de 7.000m² fait partie de la vingtaine de magasins du groupe Casino qui n’ont intéressé aucun repreneur. Deux autres hypermarchés bretons sont dans le même cas, le Géant Casino de Lannion (Côtes-d’Armor) et l’Hyper Casino de Malestroit (Morbihan).

Beaucoup de salariés veulent encore croire à un hypothétique repreneur de dernière minute.“Tant qu’on ne reçoit pas notre courrier recommandé de licenciement, il y a toujours de l’espoir. Mais concrètement, il diminue comme peau de chagrin. On ferme dans sept jours”, se désole Magali Charnacé, délégué syndicale UNSA. A moins d’un rebondissement, les lettres de licenciement pourraient arriver vers la mi-novembre.

Une galerie pourtant dynamique

À l’abattement du personnel s’ajoute la tristesse des clients les plus fidèles. Éliane venait remplir son charriot ici chaque semaine depuis plus de quarante ans. “Ça nous fait très mal au cœur, on ne connait que ce magasin, on connaît tous les caissiers et les caissières. On a espéré jusqu’au bout, c’est vraiment dommage.”

La fermeture n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour la galerie du Phare de l’Europe, qui compte 70 magasins (600 salariés au total). Mais la directrice Soizic Cochin rappelle que “malheureusement ça fait longtemps que Casino ne joue pas son rôle de locomotive”. Et d’insister sur le dynamisme du centre commercial, qui afficherait une fréquentation et un chiffre d’affaires en hausse de 4% au premier semestre. Mercyalis, le propriétaire des murs, privilégie toujours une reprise de l’hypermarché. Mais des contacts sont déjà en cours pour remplacer Casino. “Ces 7.000 m² vont être bien sûr réutilisés.”

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