Quand des parents d’enfants du club de football de Sainte-Mère-Église s’engagent pour défendre l’activité sportive de leur enfant. Vestiaires vétustes, terrains impraticables, infrastructures manquantes, éclairage pas aux normes, l’Entente Sportive du Plain (fusion entre Sainte-Mère et Picauville) dénonce depuis des années un manque d’investissement de la commune, qui selon eux, met le paquet pour le tourisme de mémoire, mais délaisse un peu le reste. Sauf que cette année, les parents ont pris le relais des éducateurs du club.
Une pétition remise en mairie
Ils ont remis une pétition à la mairie, en espérant enfin faire bouger les choses pour les jeunes joueurs du club. Ces parents expliquent les raisons de la gronde sur le site de Chef-du-Pont et Sainte-Mère-Église : “L’état de nos vestiaires, c’est un peu inacceptable d’accueillir des enfants de l’extérieur. C’est un peu lamentable, ils ne peuvent pas prendre de douche, il n’y a pas de chauffe-eau […] J’ai 51 ans, mon fils à 13 ans, j’ai joué ici à l’époque, les vestiaires n’ont pas changé […] Même pour l’image de marque de Sainte-Mère, le football, c’est des matchs domicile/extérieur, je crois que le maire veut avoir une image reconnue, sauf qu’accueillir des enfants ici, c’est très moyen, ça fait des années que les infrastructures se dégradent […] On demande des lumières pour que tous les joueurs puissent venir s’entraîner et ce n’est toujours pas fait. Le nécessaire doit être fait. Les joueurs se retrouvent sur le petit terrain de foot à 5, impossible de mettre tous les enfants, mon fils a un entraînement en moins par semaine”.
Yann Ruel, éducateur au club, dénonce aussi la perte de plusieurs équipes féminines : “Nous n’avons plus qu’une équipe féminine avant, c’était de U11 à U18, mais avec le peu d’infrastructure, des filles ont quitté le club. On se bat depuis des années, mais rien de change”, regrette Yann.
“La mairie n’a pas un budget illimité”
Une situation que le maire de Sainte-Mère-Église, Alain Holley, suit de près depuis le début de son mandat en 2020. Mais il se sent bien seul face aux travaux à réaliser : “à Picauville, ils ont un terrain de football. Dès les premières gouttes, en hiver, il ferme leur terrain. Une bonne partie des licenciés sont domiciliés à l’extérieur de la commune de Sainte Mère et le seul contribuable, c’est Sainte-Mère qui finance des structures sportives du club dédiées au football. Ce qui me peine un peu, c’est le manque de solidarité avec les communes voisines”.
Le maire pointe aussi le retard accumulé par ses prédécesseurs. Sur l’état des vestiaires, l’élu est bien d’accord, il faut faire quelque chose. Mais c’est tout de même 300.000 euros de budget. “On reste quand même une commune de 3.000 habitants. Ce n’est pas une grande commune, alors on fait avec nos moyens. Je pense qu’on n’a pas à rougir. Il y a la possibilité aussi de s’entraîner en gymnase. Je pense qu’il y a bien des communes qui aimeraient avoir un terrain de foot à cinq et peut-être aussi leurs élus qui réfléchissent à l’idée de construire un terrain synthétique”.
Un terrain synthétique qui résoudrait bien des problèmes ici, même si le club espère déjà retrouver son éclairage, son terrain et des conditions d’accueil acceptables.
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