Selon le PDG de La Poste, Philippe Whal, 22 % des colis acheminés par l’opérateur postal viennent de Temu et Shein.
Au cours d’une audition devant la Commission des affaires économiques le 30 octobre dernier, le président-directeur de La Poste, Philippe Wahl, s’est exprimé sur la montée des plateformes chinoises. « Temu et Shein représentent 22 % de nos colis en Europe. C’était moins de 5 % il y a cinq ans », a-t-il déclaré devant les élus qui l’interrogeaient sur les activités du groupe. Le dirigeant de l’opérateur postal a précisé que le volume des colis des deux plateformes chinoises cumulés était même passé devant celui d’Amazon, jusque-là leader du secteur du e-commerce et « premier client mais aussi le premier concurrent de La Poste ».
La direction de l’entreprise française a ajouté ultérieurement que la part des colis gérés pour le compte de Temu et de Shein était beaucoup plus significative en France que dans le reste de l’Europe, preuve du développement des activités de ces enseignes stars de l’ultra fast-fashion. Lancée seulement en avril 2023 en France, Temu s’est très rapidement imposée dans le haut du classement des enseignes non-alimentaires favorites des Français.
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Temu et Shein dans le viseur de l’Europe
Très plébiscitées pour leurs prix cassés et leur catalogue de produits qui se renouvelle à vitesse grand V, Shein et Temu suscitent de nombreuses inquiétudes. Les deux plateformes sont dans le viseur de nombreuses associations et élus écologistes, qui déplorent leur impact sur l’environnement et la surconsommation. En juin 2023, Forbes et l’ONG Les Amis de la Terre ont publié une étude édifiante, mettant en lumière le rythme de production effréné et indécent de ces nouvelles plateformes de shopping en ligne. Avec en moyenne 7200 nouveaux modèles par jour le site de Shein, c’est au minimum 1 million de vêtements produits, soit entre 15 000 et 20 000 tonnes de CO2 émises. Un volume de produits proposés qui interpelle, tout comme leur qualité. Le 31 octobre dernier, la Commission européenne a par ailleurs ouvert une enquête sur Temu, accusé de contrevenir aux normes de l’UE via la vente de marchandises illégales et potentiellement dangereuses. « Nous voulons nous assurer que Temu se conforme au règlement sur les services numériques. Il s’agit, en particulier, de contrôler que les produits vendus sur cette plateforme respectent les normes de l’UE et ne nuisent pas aux consommateurs », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive pour une Europe adaptée à l’ère du numérique.