Si les baskets à talons compensés ont été récemment dépoussiérées et sorties du fond du placard pour revenir en force sur le devant de la scène fashion, leur mère, Isabel Marant, connaît toutefois aujourd’hui une crise vertigineuse. En effet, les actions de sa marque éponyme affichent une baisse impressionnante, la plus forte jamais enregistrée, après que l’entreprise française ait fait état d’une baisse de ses ventes. Malgré les résultats positifs pour l’année 2023, que la créatrice à qualifié de « surprenante, atteignant une taille qui nous permet d’être solide et de traverser les crises », cette année, la crise est bel et bien arrivée, et pas sûre que la solidité mentionnée soit assez forte pour permettre une reprise de si tôt. Selon les recherches de Bloomberg News, publiées ce lundi, la société cette année aurait subit une baisse de 31% des ventes aux grossistes et détaillents en ligne, causée par une chute des commandes pour ses récentes collections. Dans l’ensemble, elle a enregistré une baisse de 17 % de ses ventes pour l’année en cours jusqu’au 30 septembre, par rapport à la même période en 2023.
Une chute vertigineuse à laquelle Isabel Marant n’est pas la seule à faire face. Au troisième trimestre de 2024, LVMH a enregistré une baisse de 4,4% de ses revenus, ne parvenant pas à répondre aux attentes du marché. Le chiffre d’affaires global a atteint 19,07 milliards d’euros pour les trois mois se terminant le 30 septembre, un chiffre inférieur aux 20,01 milliards d’euros initialement estimés par les analystes. Kering, également propriétaire de marques de grande envergure comme Gucci et Saint Laurent, a averti le mois dernier que son bénéfice annuel atteindrait le niveau le plus bas depuis 2016 en raison de la faible demande pour ses produits, en particulier en Chine. Mais pour en revenir à Isabel Marant et son futur, bien qu’il y ait eu quelques signes de reprise de la demande aux États-Unis, les finances des clients « restent fragiles ». Les baisses les plus importantes ont été observées en Italie, au Royaume-Uni et en Asie. Malgré ces résultats inquiétants, le caractère cyclique de la mode reste toutefois un halo de lumière au bout du tunnel pour la marque française. Car personne n’aurait cru il y a quelque temps que ces baskets qui ont caractérisé les années 2000 et l’adolescence de nombreuses fashionistas seraient début 2023 la chaussure à avoir aux pieds pour les cool kids de la mode. Peut-être qu’une nouvelle renaissance attend la marque, ou peut-être que cette période difficile lui donnera le coup de pouce nécessaire pour se réinventer.