Depuis 2012, il paraît chaque 20 mars, date de la Journée internationale du bonheur des Nations unies. Fruit d’un partenariat entre Gallup, l’Oxford Wellbeing Research Centre et le Réseau des solutions de développement durable des Nations unies, le World Happiness Report se veut, année après année, une sorte de baromètre de l’état de santé mentale de la population autour de la planète.
Les médias internationaux s’y intéressent d’autant plus que le rapport fournit un classement des pays en fonction de leur niveau moyen de satisfaction dans la vie. Les données collectées le sont autour de six items: le PIB par habitant, l’aide sociale, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté, la générosité et la corruption.
Pour l’édition 2024, 143 pays avaient été sondés. Avec un score de 7,741 sur 10, la Finlande s’était positionnée en tête, devant le Danemark (7,583), l’Islande (7,525), la Suède (7,344) et Israël (7,341). Le Luxembourg (7,122) apparaissait en huitième position, loin devant ses voisins belge (16e, 6,894), allemand (24e, 6,719) et français (27e, 6,609).
Quatre chercheurs mobilisés
Mais le World Happiness Report ne tire pas sa notoriété de cette seule enquête. Il se propose aussi, à chaque édition, d’explorer différents sujets de société à l’aide des travaux de chercheurs internationaux, spécialement recrutés pour l’occasion. La thématique pour cette année est centrée sur «l’attention et le partage».
L’appel à participation pour l’édition 2025 a fait l’objet de 39 candidatures émanant de 18 pays différents. Une demi-douzaine d’enquêtes étaient à pourvoir. Le Statec Research a décroché celle intitulée «comportements prosociaux et morts de désespoir dans le monde». En clair, il va s’agir pour l’institut luxembourgeois de démontrer comment les comportements désintéressés, uniquement guidés par le souci de l’autre, peuvent avoir un impact sur les décès liés au suicide, à l’alcoolisme et à la toxicomanie.
C’est la première fois que le Statec est associé au World Happiness Report. «Nous sommes impatients de faire la lumière sur les décès dus au désespoir et sur les comportements prosociaux, l’un des antidotes possibles contribuant au bonheur individuel et au soutien communautaire», explique le Dr Francesco Sarracino, l’un des quatre chercheurs concernés par le projet.
Une problématique peu étudiée
Les travaux ont démarré au début du mois d’août. Le Statec ne mènera pas d’enquête à proprement parler, «nous utiliserons des données secondaires», explique-t-on: «L’analyse utilise les données de mortalité de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les données sur les comportements prosociaux du Gallup World Poll [un sondage mondial sur des sujets tels que l’accès à la nourriture, l’économie, l’éducation, l’emploi, la santé, etc.] et des Integrated Values Studies (IVS). Ensemble, ces trois sources d’information nous permettront de couvrir le plus grand nombre de pays et la plus longue période de temps jamais étudiés à ce jour sur les décès dus au désespoir et les comportements prosociaux.»
«Nous ne savons pas grand-chose sur la façon dont les décès dus au désespoir sont répartis dans le monde, et s’ils sont en augmentation ou non. Cette étude nous offre la possibilité de faire la lumière sur ce phénomène qui, jusqu’à présent, a surtout été étudié dans le contexte des États-Unis», ajoute le Statec.