Nos rookies peuvent-ils changer l’image de lose de leur équipe NBA ?

Nos rookies peuvent-ils changer l’image de lose de leur équipe NBA ?

Oubliez le possible premier back to back des Celtics depuis plus d’un demi-siècle ou la hype démesurée (et so US) autour du tandem LeBron-Bronny James aux Lakers. Non, le principal intérêt de cette saison NBA 2024-2025, qui attaque dans la nuit de mardi à mercredi, sera de voir comment un trio de Frenchies encore inconnus outre-Atlantique va parvenir à « déringardiser » trois franchises quasiment insignifiantes aux yeux du public tricolore. Jamais notre basket n’avait hissé deux joueurs aux six premières places de la Draft NBA.

Et bien figurez-vous que notre formation est tellement en vue qu’elle en a placé trois, le 26 juin, avec Zaccharie Risacher (numéro 1, Atlanta), Alexandre Sarr (no 2, Washington) et Tidjane Salaün (no 6, Charlotte). Revers de la médaille pour ces prometteurs joueurs de 19 ans : plus on est choisi haut et plus on atterrit classiquement dans une équipe en perdition, dont la maigre histoire dans la ligue américaine ne fait guère lever les foules.

Les débuts de Coulibaly ont boosté Wizards France sur X

« Ça n’est pas vraiment le cas cette année pour Zaccharie Risacher aux Hawks, qui ont Trae Young comme superstar, nuance Xavier Vaution, responsable basket de la chaîne beIN SPORTS. Ni pour Tidjane Salaün aux Hornets, où il y a LaMelo Ball et une belle histoire avec la France, comme on l’a vu lors du premier NBA Paris Game en 2020. Par contre, c’est vrai que du côté des Wizards, l’arrivée l’an passé de Bilal Coulibaly, très apprécié là-bas, a fait du bien pour la faible image de cette franchise chez nous. »

Du haut de ses 2,16 m, Alexandre Sarr est surtout attendu par Washington pour son impact défensif. - N; Wass/AP/SIPA

Parmi les CM du compte Wizards France sur X, Alexis (23 ans) est bien placé pour voir un effet Coulibaly, et désormais Sarr. « On avait 20.000 abonnés quand Bilal a rejoint Washington, et on en est à plus de 31.000 désormais, indique celui qui partage le compte avec Quentin, Jaufré et Axel. Nos vannes un peu trash marchent bien mais on se rendait compte que s’il y avait du monde en France devant un vieux Washington-Orlando en pleine nuit, c’était clairement pour voir Bilal. Et à présent Alex, qui nous a permis de prendre 500 followers rien que le soir de la Draft. »

« Un jour, le succès viendra… »

La french connexion, avec également l’ancien pivot champion d’Europe 2013 Alexis Ajinça dans le staff, a poussé DC à lancer le premier compte officiel d’une franchise NBA en français sur X, ainsi que le troisième sur Instagram après les Chicago Bulls et les Toronto Raptors. Et si l’équipe la plus française de la NBA était à présent ces Wizards, et non pas les Spurs de Victor Wembanyama, malgré l’héritage de Tony Parker et de Boris Diaw ? Un destin sympa que n’imaginait pas Alexis, qui anime aussi le podcast Le District, lorsqu’il s’est attaché à Washington au lycée « en voyant John Wall jouer ».

« Quand on est supporteur des Wizards, il faut de l’autodérision, et savoir se répéter qu’un jour, le succès viendra. On est passé des losers ultimes à l’Est [avant-derniers en 2024] à une équipe qui a deux beaux joueurs à construire. Et les deux visages de la franchise sont français, ça fait plaisir. Sans eux, ça me motiverait moins de mettre le réveil pour suivre les matchs la nuit. »

A 24 ans, François assume « un petit côté hipster » dans son choix de soutenir les Atlanta Hawks depuis 2013, « quand ils étaient bons ». Il s’occupe du compte X des supporteurs français de la franchise géorgienne (Hawks Nation France, 17.600 abonnés) et ressent « une petite hype pas folle » d’avoir hérité d’un numéro 1 de Draft français, à des années-lumière de ce qu’ont pu vivre les Spurs en 2023 avec Victor Wembanyama.

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« La NBA n’a peut-être jamais autant parlé français »

« Grâce à “Wemby”, des milliers de nouvelles personnes se sont mises à suivre le basket, constate François. Ça ne sera pas le cas avec Zaccharie qui n’est pas un mec très flashy mais un vrai joueur d’équipe, avec un gros QI basket. On sent déjà que son but n’est pas de remporter le titre de rookie de l’année mais d’aider l’équipe à gagner. » Même si le fiston Risacher pourrait débuter la saison sur le banc, ce qui serait rarissime pour un premier choix de Draft, son sens du collectif ne fera pas de mal aux Hawks, 10es et sortis dès le play-in l’an passé.

« Je me dis que la NBA n’a peut-être jamais autant parlé français, sourit François. C’est sûr que c’est un petit plus pour un fan des Hawks comme moi. J’espère qu’on ne va pas en rester là car j’attends dans les prochaines Drafts Nolan Traoré (18 ans) et Nathan Soliman (15 ans) à Atlanta. » Mais attention, la hype 2024 concernant nos trois principaux espoirs n’est pas que franco-française, à en croire ce qui se trame du côté de Charlotte.

A la base, les Hornets ont un logo culte, une histoire sexy dans les années 1990 avec le trio Larry Johnson-Alonzo Mourning-Mugsy Bogues, mais désormais un nom évoquant presque plus les supporteurs de Team Vitality en e-sport que le 13e à l’Est en NBA la saison passée. Ça, c’est pour la France. Car dans sa Caroline du Nord natale, Jack (19 ans) dédie son compte X à l’actualité de l’ancien Choletais Tidjane Salaün, choix numéro 6.

Tidjane Salaün s'est montré à son avantage durant les matchs de présaison, à l'image de ses 13 points inscrits au Madison Square Garden de New York le 15 octobre.
Tidjane Salaün s’est montré à son avantage durant les matchs de présaison, à l’image de ses 13 points inscrits au Madison Square Garden de New York le 15 octobre.  - P. Smith/AP/SIPA

« Les gens étaient très sceptiques pour Salaün »

« Je me projetais sur la Draft 2024 dès le mois de février et j’avais ciblé Tidjane comme un très bon complément à notre équipe, indique cet étudiant US. J’étais donc super excité de voir les Hornets le choisir. Il a ce feu en lui, cette intelligence de jeu et des qualités physiques incroyables à son âge. » Passé de 250 à 1.140 followers depuis cette Draft, dont un quart de Français bluffés par l’existence de ce compte, Jack surnomme le jeune ailier français « le Tigre » pour sa référence au Eye of the Tiger lors de sa première interview en tant que « frelon ». Abonné au Spectrum Center, Jack a tenu à aller voir jouer dès la présaison sa recrue estivale préférée, qui devrait connaître son premier match NBA à Houston dans la nuit de mercredi à jeudi.

« Au début, les gens étaient très sceptiques quant à ce joueur inconnu de quasiment tous les Américains, concède-t-il. Mais comme il a été impressionnant en présaison (11,8 points et 7,2 rebonds), tout le monde est en train de s’emballer pour lui à Charlotte. Nous sommes une jeune franchise en reconstruction qui n’a pas connu beaucoup de succès récemment. Mais avec Tidjane en élément clé aux côtés de la créativité de LaMelo Ball et Brandon Miller, plus le récent rachat de la franchise, Charlotte peut connaître une croissance rapide, d’autant que c’est une équipe fun à regarder. »

Guerschon Yabusele mieux loti pour son retour en NBA

Tout comme les Wizards, les Hornets viennent en plus de récupérer un deuxième Français, à savoir Moussa Diabaté. Cet intérieur de 22 ans est a priori peu destiné à fréquenter les parquets NBA, mais il peut s’agir d’un argument supplémentaire pour programmer plus souvent Charlotte, tout comme Washington et Atlanta, cette saison sur beIN SPORTS. L’unique diffuseur de la NBA en France estime qu’il montrera « environ une quinzaine de matchs de chacune de ces franchises », plus une trentaine de rencontres de l’an II de Victor Wembanyama aux Spurs.

« Il y aura une présence accrue pour les joueurs français dans notre émission NBA Extra, vu comme ces trois-là ont été draftés très haut, avec aussi le retour de Guerschon Yabusele [ex-Boston] en NBA », complète Xavier Vaution. Sauf que le meilleur joueur tricolore lors des JO de Paris 2024 atterrit dans une franchise bien plus huppée, chez les Philadelphie Sixers de Joel Embiid et Tyrese Maxey.

Notre dossier sur la NBA

Pour éviter l’enflammade généralisée concernant tout ce beau monde, il suffit de se tourner vers notre fan des Wizards Alexis. « Un retour en play-offs pour nous ? Oula, peut-être dans deux saisons. Là, on n’a pas l’équipe pour faire autre chose que “tanker” et tenter de se renforcer avec la grosse prochaine Draft. On va simplement se battre pour tenter d’éviter la dernière place à l’Est, je ne vois pas d’autre perspective. » Comme quoi le rêve américain n’aveugle pas tous les amateurs français de NBA.

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