Depuis le début du procès des viols de Mazan, la colère gronde. Ce samedi 14 septembre 2024, de nombreuses personnes ont manifesté à travers la France en soutien à Gisèle Pélicot et à toutes les femmes victimes d’abus.
L’affaire des viols de Mazan a choqué et mobilisé des milliers de personnes à travers la France. Gisèle Pelicot, victime de violences sexuelles perpétrées par un groupe de 51 hommes, dont son propre mari Dominique Pelicot, est devenue un symbole du combat contre les violences faites aux femmes. Pendant plusieurs années, ces hommes se sont relayés au domicile conjugal à Mazan pour commettre des viols aggravés, un crime organisé par son mari.
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Ce procès, qui a débuté il y a deux semaines devant la cour criminelle du Vaucluse, a suscité une vague d’indignation et de soutien, les féministes dénonçant à la fois l’ampleur des faits et le silence qui entoure encore trop souvent ce genre de crimes. C’est dans ce contexte que plusieurs organisations féministes ont appelé à des rassemblements à travers la France, pour soutenir Gisèle Pelicot et dénoncer la culture du viol et l’impunité des agresseurs.
« 51 bons pères de famille »
À Paris, sur la place de la République, des milliers de personnes se sont réunies ce samedi 14 septembre, répondant à cet appel. Jessica, membre du collectif #NousToutes, avait préparé un discours pour l’occasion, mais a finalement choisi de parler spontanément, submergée par l’émotion : « On en a marre de survivre. On a peur tout le temps. On passe notre vie à chercher comment se protéger. » Elle a également interpellé les hommes, leur reprochant non seulement les actes de violence, mais surtout leur silence face à ces crimes.
D’autres voix se sont fait entendre, comme celle de Giulia Foïs, journaliste et autrice, qui a elle-même raconté son viol dans son livre « Je suis une sur deux »: « Il y a vingt-cinq ans, je croyais être la seule à vivre ça. Aujourd’hui, on sait qu’on est des centaines de millions. » Ces témoignages s’inscrivent dans la lignée du mouvement #MeToo, et visent à faire de ce procès un tournant dans la lutte contre les violences sexuelles. Des slogans percutants ont rythmé la journée : « Victime, on te croit ; violeur, on te voit » ou encore « On est toutes Gisèle ». Des pancartes dénonçaient la situation, comme celle montrant Dominique Pelicot avec la mention « 51 bons pères de famille ».