Encore mineur (17 ans) et déjà médaillé olympique. Écrasé par le Chinois Fan Zhendong en demi-finales vendredi, Félix Lebrun s’est magnifiquement rattrapé en infligeant à son tour une correction à son adversaire pour le bronze, le Brésilien Hugo Calderano. Réputé pour ses accélérations et sa capacité à faire la différence sur les échanges longs, ce dernier, 6e mondial, n’a jamais eu la possibilité de mettre son jeu en place et pouvait reprendre à son compte la phrase du prodige français après sa demi-finale perdue : « Je me suis fait démonter ».
Même quand Calderano s’est rapproché de 8-3 à 9-8 dans le deuxième set, trouvant un peu plus d’amplitude dans ses coups, le cadet des Lebrun a repris le contrôle après un temps mort. La tête de série n°3 a donné ensuite encore plus de variété à son jeu pour accentuer sa domination. Il s’est mis lui-même à dominer les rares rallyes de ce match, en particulier deux d’affilée, le premier en appuyant sur le coup droit du Brésilien, le second sur son revers, pour lancer le renversement du score alors qu’il était mené 4-6 dans le troisième set.
Une autre médaille par équipes ?
Sonné, Calderano ne pouvait plus contenir un certain agacement, témoignage de son impuissance, n’offrant plus qu’une résistance éparse dans le quatrième et dernier set. Ce duel est passé tellement vite qu’il a fallu une trentaine de secondes pour que Félix Lebrun semble prendre vraiment conscience de sa performance après la balle de match, criant furtivement sa rage pendant que son entraîneur, Nathanaël Molin, séchait ses larmes.
Ce n’est véritablement qu’après avoir fait un demi-tour d’honneur qu’il a fêté sa médaille de bronze, la troisième du tennis de table français aux Jeux Olympiques après l’argent en individuel de Jean-Philippe Gatien en 1992 et le bronze en double masculin de Gatien et Patrick Chila en 2000. Félix Lebrun a alors rejoint ses proches, son frère Alexis en tête, en tribune pour des accolades aussi émues que nombreuses. Mais encore une fois, sans exagération, ni folie douce. Il faut dire que ses JO ne sont pas terminés. Il entamera lundi l’épreuve par équipes, où la France sera candidate à une autre médaille. L’ère Félix Lebrun ne fait sans doute que débuter.