2500 startups industrielles françaises en 2023, d’après le recensement de Bpifrance. La Direction générale des entreprises (DGE) dénombre 201 ouvertures ou extensions de sites industriels l’année passée. On compterait 500 usines de plus sur le territoire en 2023 qu’en 2016. Pas de doutes, la réindustrialisation est en marche et s’accélère particulièrement depuis la crise Covid et l’accélération du conflit russo-ukrainien.
Les startups ont aussi leur part à prendre dans ce mouvement économique.
En 2023, les startups industrielles ont réuni la moitié des levées de fonds de la French Tech pour un montant total de 4,18 milliards d’euros, d’après l’observatoire des startups, PME et ETI industrielles innovantes françaises de Bpifrance. Dans le secteur de l’énergie comme Naarea, la production de biens comme Le Slip Français, la fabrication de batteries comme Verkor, les startups industrielles sont variées. Et leurs défis également.
«Beaucoup de startups se développent depuis une dizaine d’années et arrivent aujourd’hui à une phase d’industrialisation. Elles doivent passer à l’échelle, trouver des sites industriels… », explique Silvère Denis, directeur délégué de la French Tech Bourgogne-Franche-Comté.
11 septembre 2024, rendez-vous aux Assises des Startups Industrielles
C’est pour répondre à ses défis de passage à l’échelle que la French Tech organise les Assises des startups industrielles, le 11 septembre prochain à Dijon (capitale French Tech de l’année), événement unique dédié à cette verticale. Au programme : conférences, keynotes et retour d’expériences à travers des ateliers.
Outre les cycles de R&D plus longs que pour un SaaS, les startups industrielles se heurtent à d’autres obstacles spécifiques. Les normes et réglementations sont très importantes, le foncier est plus compliqué d’accès, les talents plus difficiles à recruter… «C’est vraiment le défi du passage à l’échelle et de l’industrialisation», insiste Silvère Denis.
Mais pour répondre à ces différentes problématiques de croissance, les startups françaises peuvent compter sur quelques avantages comparatifs nationaux. «Notre avantage est vraiment la formation des talents, les compétences, le savoir-faire grâce à des labos de recherche et des universités excellentes», remarque Silvère Denis, organisateur des assises. «Nous avons un terreau très fertile: les bons chercheurs, les bonnes formations, les bons laboratoires, les bons cerveaux. Tout ce qu’il faut en France pour concevoir des projets !»
Les régions et les collectivités locales ont également déployé de nombreux outils pour aider les jeunes pousses industrielles à s’implanter en France. L’enjeu est bien de développer l’activité sur le territoire pour préserver la souveraineté française. France 2030 et Bpifrance soutiennent également les projets des startups «mais cela reste compliqué et bien inférieur aux Etats-Unis», souligne le directeur délégué de la French Tech Bourgogne-Franche-Comté.
L’argent reste bien le nerf de la guerre, d’autant plus dans l’industrie, où la temporalité et les échelles sont plus importants que d’autres secteurs.