Malgré les vents contraires émanant des mondes économique et politique, l’emploi s’est bien maintenu dans la French Tech au cours des six premiers mois de l’année. En effet, ce sont 13 500 emplois qui ont été créés depuis janvier 2024, en hausse de 4 % par rapport au premier semestre 2023, d’après le baromètre Numeum sur l’emploi dans les startups de la French Tech réalisé avec Motherbase. Dans ce cadre, c’est un échantillon de plus de 13 500 jeunes pousses qui a été analysé. Parmi elles, seulement 15 % ont supprimé des postes depuis le début de l’année.
De manière assez nette, c’est le secteur de la greentech qui tire son épingle du jeu. Ainsi, les entreprises dans ce domaine ont généré près de 2 800 emplois à l’issue du premier semestre, soit 21 % du total. Les greentechs sont talonnées par les startups industrielles, qui ont créé près de 2 700 emplois depuis janvier. Il ne s’agit pas vraiment d’une surprise puisque la transition écologique et la réindustrialisation sont des thématiques phares du plan France 2030. «Cela illustre parfaitement la capacité de la French Tech à proposer des solutions concrètes et durables», se réjouit Guillaume Buffet, administrateur et président de la Commission startup de Numeum, premier syndicat des entreprises du numérique en France.
Les startups franciliennes pèsent 54 % du total des emplois créés
Sur le plan géographique, l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes sont les principaux bassins d’emplois dans la French Tech. Avec près de 8 800 créations d’emplois depuis le début de l’année, les deux régions représentent plus de 65 % du total national. Sans surprise, on peut constater une domination écrasante des startups franciliennes qui ont généré près de 7 300 emplois sur mal période, soit 54 % du total dans l’écosystème en 2024. Néanmoins, cette part tend à se réduire progressivement au fil des années (58 % en 2023 et 66 % en 2022).
Enfin, si on se concentre sur le French Tech 120, les startups qui composent la nouvelle promotion, annoncée à l’occasion de VivaTech, ont créé plus de 3 400 emplois lors du premier semestre, en hausse de 6,2 % par rapport à la même période un an plus tôt. Au total, elles représentent plus de 58 000 emplois au sein de la French Tech. «La résilience de la French Tech et sa capacité à créer des emplois sont des signes extrêmement encourageants pour l’avenir», estime Guillaume Buffet.
Néanmoins, l’écosystème est quelque peu dans l’expectative depuis les élections législatives qui a vu le paysage politique français être éclaté entre trois blocs (Nouveau Front Populaire, Ensemble et Rassemblement national). Les acteurs de la French Tech craignent en effet des perturbations si les règles du jeu venaient à changer. Dans ce contexte incertain, Numeum appelle à la création d’un ministère dédié au Numérique pour que le secteur soit un «moteur de la transformation sociale, sociétale, environnementale et économique dont a besoin notre pays et l’Europe plus globalement», de manière à «gagner en productivité face aux États-Unis et la Chine».