En 2023, les start-up françaises ont vu leur chiffre d’affaires progresser de 18 % en glissement annuel. Une hausse qui s’explique par la chute des levées de fonds, dans un contexte marqué par un ralentissement économique.
Des résultats disparates selon les secteurs
Ce sont les résultats du bilan annuel de la Banque de France sur la situation financière des start-up. L’institution s’est intéressée à un échantillon de 2 295 sociétés ayant enregistré un chiffre d’affaires supérieur à 750 000 euros en 2022 ou en 2023, et/ou une levée de fonds au-delà de 3 millions d’euros. Elle distingue les start-up des TPE-PME par « un fort potentiel de croissance, l’usage ou la création d’une technologie nouvelle », ainsi qu’« un besoin de financement souvent assuré par des levées de fonds ».
Premier constat, le taux de progression du chiffre d’affaires des start-up est quasiment trois fois supérieur à celui des TPE et PME. La greentech, c’est-à-dire « les secteurs de l’énergie, de l’environnement », ainsi que les mobilités, ont obtenu les plus fortes croissances : +27 % et +39 % d’augmentation de leurs revenus respectivement.
Ces filières sont suivies par l’alimentation (+25 %) et l’éducation et les ressources humaines (+24 %). En revanche, la fintech et l’IoT et hardware ont fait grise main au cours de 2023, enregistrant des légères hausses de 7 % et 5 %. « Malgré une conjoncture difficile marquée par la chute des levées de fonds et la baisse significative des valorisations, le secteur a continué d’embaucher (principalement en fin d’année), et poursuivi l’internationalisation et la numérisation de son activité », rassure la Banque de France au sujet des technologies de la finances.
Des levées de fonds moins fructueuses pour les start-up
La hausse du chiffre d’affaires cache une réalité moins encourageante. Les levées de fonds ont baissé de 38 % l’année dernière. « Les entrepreneurs semblent avoir adapté leur gestion à cette situation en se rapprochant de leur seuil de rentabilité pour préserver leur trésorerie sans sacrifier la croissance de l’activité et des emplois », commente l’organisme. Là aussi, c’est la greentech qui compte le plus d’opérations, « en nombre et en montant ».
Le secteur poursuit sa belle percée début 2024, dominant l’ensemble des levées de fonds aux côtés de l’intelligence artificielle (IA). En revanche, les tours de table des technologies de la finance ont enregistré une baisse de 6 % entre juin et janvier par rapport à la même période de l’année précédente.
Plus de défaillances… et plus d’embauches
La Banque de France a également noté des résultats d’exploitation négatifs pour les start-up. Elles cumulent un total de 5,6 milliards d’euros de pertes. Cette situation a entraîné un essor des défaillances : 76 start-up ont fait l’objet d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire en 2023.
« Le profil des start-up défaillantes se caractérise par une absence de fonds propres, la présence de lourdes pertes, la faiblesse de leur trésorerie », indique le rapport. « Une défaillance sur cinq concerne une start-up du secteur de la santé », continue-t-il.
Point positif, les start-up des Pays de la Loire, de la Bourgogne-Franche-Comté et de la Bretagne enregistrent une croissance remarquable des recrutements. 60 % des postes sont néanmoins pourvus en région Île-de-France, 9,6 % en Auvergne-Rhône-Alpes et 7,3 % en Occitanie. Les entreprises étudiées par la Banque de France employaient 8 000 personnes supplémentaires en 2023 comparé à l’année précédente.
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