« Comprenez-vous les critiques autour du jeu des Bleus ?
On n’a jamais dit qu’on allait se balader, qu’on allait gagner tous les matches. Je me souviens de ma réaction après le tirage. J’ai dit “attention”. On fait partie des groupes où il y a encore deux équipes en quarts de finale. Plus on pourra élever l’intensité, mieux ce sera mais il faut retrouver l’efficacité. On ne va pas se le cacher, on a un déficit à ce niveau-là. Mais on est capable d’avoir des actions collectives. On a aussi une défense très solide. Il y a du positif.
Pourquoi Antoine Griezmann a été aligné au poste d’ailier contre les Belges ?
Vous le saviez déjà, depuis 48 heures, qu’il y avait la possibilité de jouer en losange. Il se trouve que ç’a été mis en place la veille du match, et que tous les sélectionneurs réfléchissent après. Il a été décidé qu’Antoine serait plus à l’aise en le mettant un peu plus sur le côté droit. Qu’on aurait une occupation plus rationnelle sur la largeur. Je comprends que ça ait pu vous surprendre, mais la différence n’est pas énorme. Ce sont toujours les mêmes joueurs, avec un joueur qui change un peu de poste. On arrive presque à un 4-3-3.
Mais évidemment, on ne va pas demander à Antoine Griezmann de faire du Ousmane Dembélé. Il avait la liberté de jouer dans l’axe. J’ai félicité Jules Koundé à la fin du match et il m’a dit directement : “Je n’aurais jamais fait cette prestation si Antoine n’avait pas été là”. Je trouve qu’il ne méritait pas les critiques qu’il a eues.
Est-il prêt à évoluer dans un rôle dans le coeur du jeu en quarts de finale ?
On parle d’un joueur qui a 133 sélections, qui a marqué 44 buts, qui, jusqu’à mars dernier, a fait plus de 80 matches d’affilée en équipe de France. Un joueur dont on a regretté l’absence en mars. On ne va pas le remettre en question aujourd’hui. C’est un joueur collectif, très subtil dans le jeu.
« On a eu plus de possession, plus d’occasions que les adversaires. Soit on voit la bouteille à moitié pleine, soit à moitié vide. Je préfère la voir à moitié pleine. »
Vous avez travaillé les tirs au but avant de jouer la Belgique, les Portugais ont remporté leur huitième dans ce domaine, allez-vous les travailler encore ?
Il ne reste plus beaucoup de jours. On l’a travaillé sur une séance, c’est vrai. Est-ce que ça aura un impact ? Je ne sais pas. On est focalisé sur le match.
L’équipe de France a marqué trois buts depuis le début de la compétition, est-ce la préoccupation numéro un ?
J’ai regardé les images de l’entraînement à la télévision hier (mardi) et je n’ai vu que les tirs ratés. Je peux vous dire qu’il y a eu des buts. Aussi des ratés, c’est vrai, mais aussi des arrêts exceptionnels. Vous dire qu’il n’y a pas un déficit de buts, ce n’est pas vrai. Il y a un déficit.
À quel point la suspension d’Adrien Rabiot vous pose des problèmes ?
Il va falloir le remplacer. C’est un excellent joueur, très actif, qui a pris de l’assurance. Il faut trouver une autre solution.
Son absence peut-elle vous amener à changer de schéma ?
La décision n’est pas prise. Il y aura un choix à effectuer. C’est vrai qu’au niveau collectif, on peut mieux faire. On doit mieux faire au niveau de l’efficacité. Mais il y a aussi des bonnes choses. On a eu plus de possession, plus d’occasions que les adversaires. Soit on voit la bouteille à moitié pleine, soit à moitié vide. Je préfère la voir à moitié pleine. Le meilleur exemple, c’est le but de Kolo. Sur ce but, on a fait 14 passes en partant de la récupération de Saliba. Vous allez me dire, c’est un but contre son camp, mais si on ne fait pas ça, il n’y a pas but. C’est une phase de jeu collective qui part de notre camp et qui arrive dans la surface adverse.
Quelles sont les qualités de Fofana et Camavinga pour le remplacer ?
Cama, c’est un gaucher, très actif. Qui utilise beaucoup la semelle et aussi son corps pour bien protéger le ballon. Il peut amener un plus offensivement et récupérer des ballons. Il est complet. Youssouf a un gros volume de jeu, avec une capacité à récupérer aussi et à marquer. Ce sont deux très bons joueurs.
« Kylian reste un joueur top top top niveau. Il y a des moments où ces joueurs top top niveau sont un peu moins bons. Ça n’empêche qu’il est très présent, très rassembleur. »
À quoi est due cette évolution tactique ?
Vous avez remarqué les compositions des adversaires. Au départ, on a eu une équipe très offensive de la Belgique mais sur le terrain, ce n’était pas tout à fait le cas. On a eu la possession du ballon, surtout en première mi-temps. Il y a toujours un rapport de force et sur l’ensemble, on l’a eu plus qu’eux. Ils ont essayé de nous attirer derrière, on ne s’est pas livré à l’extrême. C’est le rapport de force avec l’adversaire qui fait ça. Contre les Pays-Bas aussi.
Que pensez-vous de l’Euro de Jules Koundé ?
Cela permet de mettre en valeur Jules qui est un professionnel de très haut niveau. Il a été beaucoup critiqué, à ce poste-là. Il joue à Barcelone comme arrière droit. Sur cet Euro, il est top, sur le plan défensif où il est capable de résister et offensivement. Il fait un Euro parfait.
Quelle différence faites-vous entre le Mbappé de 2022 et celui du 2024 ?
On a un peu tous minimisé sa fracture du nez. Ça n’explique pas tout, mais le choc est traumatisant. Il joue avec un masque. Et le masque, ce n’est pas facile de jouer avec. C’est difficile pour la vision périphérique. Il a aussi eu une fin de saison un peu fatigante. Mais Kylian reste un joueur top top top niveau. Il y a des moments où ces joueurs top top niveau sont un peu moins bons. Ça n’empêche qu’il est très présent, très rassembleur.
Olivier Giroud ne joue pas beaucoup, comment se sent-il ?
Didier a dit à tout le monde de ne rien lâcher. On avait connu par le passé des joueurs qui n’ont pas beaucoup joué pendant la phase de groupes et qui ont beaucoup plus joué ensuite. Il a cité le cas de Nzonzi. On ne sait pas ce qui peut se passer. Il ne faut rien lâcher. Je trouve que le groupe, même s’il y a des choses à dire, a du dynamisme. Il y a beaucoup d’énergie et une certaine joie de jouer. Olivier a un comportement irréprochable. Il était aussi content pour féliciter Kolo que s’il avait marqué lui. »