Le match : 1-1
Avec ses deux changements dans l’équipe de départ et son retour au 4-3-3 (Mbappé et Barcola pour Thuram et Griezmann), l’équipe de France a d’abord su passer par les côtés, mais en manquant totalement d’efficacité, une nouvelle fois, face au brûlant gardien polonais, Lukasz Skorupski, décisif sur quatre occasions nettes. Theo Hernandez (11e), Ousmane Dembélé (19e), choisi deux fois par N’Golo Kanté alors que Kylian Mbappé espérait recevoir le ballon, et Mbappé à deux reprises, l’une en volant le ballon dans les pieds de Bradley Barcola (42e), l’autre en profitant d’une talonnade du jeune ailier parisien, ont échoué sur le gardien polonais, et étiré cette incroyable statistique : en deux matches et demi de l’Euro, les Bleus n’auront pas inscrit un but eux-mêmes.
Ils n’auront pas été beaucoup plus inquiétés qu’à l’habitude, mais une volée de Piotr Zielinski bien captée par Mike Maignan (6e), une demi-volée de Kacper Urbanski (15e) et surtout une tête trop croisée de Robert Lewandowski (31e) ont souligné les intentions des Polonais, déjà éliminés, mais poussés par 20 000 supporters rôtis sous le soleil de Dortmund.
Les Bleus ont semblé, ensuite, faire ce qu’il fallait, en prenant enfin l’avantage sur un penalty arraché par Dembélé et transformé par Mbappé (56e), pour le premier but de son histoire dans un Euro, ce qui leur offrait une marge et la première place. Mais alors que les Polonais parvenaient à peine à s’approcher, sinon sur une frappe non cadrée de Lewandowski qui aura un peu surpris Maignan (72e), une faute de Dayot Upamecano revisionnée par la VAR aura remis les Polonais dans le match, Lewandowski marquant sur sa deuxième chance (lire ci-dessous).
Contraints à aller chercher la première place par le résultat de l’Autriche, vainqueure des Pays-Bas (3-2), les Bleus allaient pousser, mais Olivier Giroud a été contré sur un bon centre de Jules Koundé (85e), et la première place s’échappait. Une surprise qui va compliquer la vie de l’équipe de France et l’envoyer dans la partie de tableau la plus dense.
Tout a été une question de VAR, et tout a rappelé la fin du huitième de finale de Coupe du monde entre la France et la Pologne (3-1), déjà. À la 75e minute, Upamecano n’aura pas commis une grosse faute sur Karol Swiderski, mais la VAR a rectifié la première décision et accordé le penalty. Lewandowski s’est présenté face à Maignan, qui aura tenté de déconcentrer longuement le capitaine, et qui est parvenu à détourner le ballon en partant du bon côté. Trop tôt, pour la VAR, qui aura décelé quelques centimètres d’avance, alors que les Français se sont longuement plaints de la course d’élan de Lewandowski et de ses temps d’arrêt. Dans le deuxième face-à-face, le gardien français est encore parti du bon côté, le même côté, mais il n’a pu toucher un ballon qui s’est dirigé vers le petit filet.
La même mésaventure, exactement, était arrivée à Hugo Lloris face au capitaine polonais à la fin du huitième de finale qui avait opposé les deux équipes à Doha, en 2022. Il était parti beaucoup trop tôt, alors.
Le chiffre : 1
En deux Euros et six matches, à ce jour, Kylian Mbappé a enfin inscrit un but en phase finale, une efficacité faible pour ses standards, puisqu’il a inscrit douze buts en deux phases finales de Coupe du monde.
Les Bleus, eux, n’ont pas inscrit le moindre but dans le jeu, par eux-mêmes, dans ce premier tour, après le but de Maximilian Wöber contre son camp face à l’Autriche (1-0), et le penalty de Mbappé. Le bilan reste tout de même supérieur, au-delà de la qualification, évidemment, au record du genre, détenu par l’équipe de France qui n’avait pas inscrit le moindre but au premier tour de la Coupe du monde 2002 en Corée du Sud, face au Sénégal (0-1), l’Uruguay (0-0) et le Danemark (0-2). Alors championne du monde et championne d’Europe en titre, elle comptait pourtant les meilleurs buteurs des Championnats d’Angleterre (Thierry Henry, 24), d’Italie (David Trezeguet, 24) et de France (Djibril Cissé, 22).