Les Bleus de Didier Deschamps n’ont emballé personne vendredi en quarts de finale de l’Euro mais au Portugal, battu aux tirs au but, comme en Espagne, leur prochain adversaire mardi, leur puissance défensive inspire le respect.
Émotion à la Une de la presse portugaise. Record a choisi une photo des malheureux (”infeliz”) Cristiano Ronaldo flou, mais plus transparent comme dans le jeu, et Joao Félix, dont le tir au but a échoué sur le poteau de Mike Maignan, et ce titre plus joueur et inspiré que les deux équipes : « Infélix ». « Nous sommes tous avec lui, assure ensuite Bernardo Silva à propos de son partenaire avant d’évoquer la physionomie du match : ”J’ai dit hier (avant le quart) que ces grandes compétitions, courtes, ne font pas toujours gagner les meilleures équipes ou celles qui jouent le mieux. Et aujourd’hui, c’était pareil, peut-être que c’était cruel pour la Slovénie en huitièmes, aujourd’hui c’était cruel pour nous. Et c’est le football qui avance, c’est une leçon. » Un sentiment partagé par le quotidien qui évoque « les victoires morales et les défaites injustes ».
Le Portugal bute sur « la toujours puissante équipe de France »
Une formule très claire en Une de O Jogo, et en français : « C’est fini ». Avec cette image du sélectionneur Roberto Martinez prenant dans ses bras le Parisien Vitinha. Mais au-delà de l’émotion du cliché, le journal souligne le mal de sa sélection : « Le Portugal muet trois matches de suite en phase finale pour la première fois de son histoire ».
Même constat pour A Bola qui préfère à la photo-émotion, celle de Mike Maignan repoussant un tir de Vitinha et ce titre implacable : « Six heures sans marquer ». L’émotion vient ensuite dans la chronique signée Joao Pimpim : « Et c’est au moment des adieux que le Portugal a eu le plus de charme ». Le journaliste a vu à Hambourg « la meilleure prestation du Portugal, celle où l’équipe s’est montrée plus mûre, plus solide, plus unie et encore plus talentueuse, s’est toutefois avérée insuffisante pour battre, une fois de plus, la toujours puissante équipe de France qui, dans ce défi de Hambourg, a eu, plus que jamais, un énorme respect pour l’adversaire portugais, lui aussi très puissant ».
« La France la plus conservatrice nous attend en demi-finales »
Enfin, pour se projeter vers la demie, petit tour en Espagne où la qualification de la Roja éclipse le reste de l’actualité sportive et a même les honneurs des Unes de la presse généraliste. Pour rester dans les quotidiens spécialisés, on y voit que la marque Mbappé a encore la cote. Pour As, « Mbappé vire Cristiano ». « Mardi, contre la France de Mbappé », titre Marca en Une avant d’annoncer la couleur pour ce rendez-vous : « La France la plus conservatrice nous attend en demi-finales ».
Un article dans lequel sont évoquées « les performances défensives exceptionnelles » des Bleus, mais aussi le choc thermique ressenti par ceux qui venaient de regarder l’épatant Espagne-Allemagne avant de découvrir, consternés, le non-spectacle des Bleus en blanc et des Rouges : « Ce n’était pas un match moche, même si la première mi-temps a été difficile à digérer… ». à propos de leur nouveau protégé Mbappé, Marca a vu « Kylian a eu quelques crises de colère, irrépressibles, mais qui ne se sont traduites par rien de positif. » Mais le quotidien reste méfiant : « La France est en demi-finales sans marquer le moindre but dans le jeu. Comment ne pas la craindre. »