La deuxième édition de la Paris Modest Fashion Week, dédiée à la mode pudique, se tiendra les 6 et 7 mai 2023. L’événement organisé par le groupe Modest Fashion France s’exprimera sur 780 mètres carrés au 27, boulevard Jules Ferry, dans le XIe arrondissement de Paris.
L’initiative, qui a vu le jour en 2017, a été lancée par Sabrina Parnanzone. Face au manque d’inclusivité dans l’industrie de la mode et pour répondre à une offre “timide” sur le marché, elle a décidé de créer un espace dédié à la mode modeste, permettant à ses adeptes de se retrouver et de lutter contre les idées reçues. “En tant qu’actrice et consommatrice de cette mode, je me sentais exclue. Je voulais prendre la parole pour montrer que certaines marques existent et qu’il y a de beaux projets à promouvoir. La mode modeste est avant tout inclusive, consciente de l’environnement et tout le monde peut se sentir concerné”, confie la fondatrice.
Suivi par plus de 20.000 abonnés sur les réseaux sociaux, Modest Fashion France est à la fois un média, une agence de communication et une marketplace. Depuis son lancement, le groupe répertorie plus de 800 marques françaises et internationales.
Ouverte au public (sur réservation), cette nouvelle édition portera sur le thème “du rêve et de l’utopie” et accueillera vingt-cinq créatrices françaises. Seront présentes Sultana.R, qui propose des robes couture, les marques de prêt-à-porter Shoog Collection et Dubaya Gassama, qui revisitent les abayas (robe longue traditionnelle, ndlr), ou encore le label Meliana.K, qui dévoilera sa collection bain.
Côté accessoires, on pourra retrouver les foulards Siam Dia ou encore les carrés de soie de la marque Amel Batita, conçus par la plasticienne éponyme. Ses imprimés s’inspirent de ses toiles qu’elle peint avec des objets du quotidien.
Au programme: des rencontres avec des professionnels et plusieurs tables rondes en partenariat avec le média Yard auront lieu le samedi (les intervenants ne sont pas encore confirmés). Dimanche, trois défilés seront prévus tout au long de la journée et enfin une soirée mocktail (boisson non alcoolisée), en collaboration avec Le Petit Béret, viendra clore ce week-end.
Parmi ses partenaires, l’événement est soutenu par Fashion & Luxury Business School, les médias Reuters, Ô Magazine ou encore l’ambassade de Malaisie. Les diplomates seront présents à l’événement pour échanger et offrir des opportunités avec les marques de leur pays. Le Conservatoire du maquillage enverra pour l’occasion ses élèves maquiller les modèles.
À travers cet événement, Sabrina Parnanzone souligne l’importance de redéfinir la mode modeste et de dépoussiérer son image. Perçue parfois comme une mode “islamique” ou bon marché, elle précise qu’il s’agit d’une mode inclusive pour celles et ceux qui souhaitent “s’habiller de manière plus couverte, sans pour autant renoncer à soigner ou affirmer leur style. Ce choix vestimentaire peut être guidé par des convictions philosophiques, culturelles, religieuses ou autres”.
Selon elle, les réseaux sociaux ont participé à forger son existence dans l’industrie de la mode, à apporter plus de visibilité aux jeunes entrepreneurs et à valoriser leur savoir-faire dans le secteur de la mode éthique. “Il y a plusieurs années en arrière, ce terme était inexistant en France et c’était compliqué de créer des looks. C’est d’ailleurs de là que vient le layering (superposition de plusieurs couches de vêtements). Puisque rien ne nous correspondait, il fallait composer avec ce qu’on pouvait trouver. Aujourd’hui, c’est bien plus simple de s’habiller et de développer sa créativité à travers la superposition de pièces ou l’upcycling. C’est devenu un véritable terrain de jeu. Finalement, on a moins de limites en rajoutant du tissu qu’en en enlevant. Il y a un large choix de marques qui adoptent les valeurs du modest wear“, argue-t-elle.
En 2018, le marché de la mode modeste avait atteint un montant de 283 milliards de dollars (soit 257,5 milliards d’euros), selon une étude menée par le cabinet Dinar Standard et Thomson Reuters pour le Centre de développement de l’économie islamique de Dubaï (DIEDC). La prévision est de 318 milliards d’euros pour 2023.
L’an dernier, la première édition qui s’intitulait Modest Fashion Summer, avait réuni plus de 3.000 visiteurs et 500 influenceurs.
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