La fête est bien terminée à Rouen. Après son beau parcours en Coupe de France, terminé en quarts de finale contre Valenciennes (L2/ 1-1, 2 tab à 4 ; le 29 février), le club de National a retrouvé son quotidien tumultueux. Malgré une saison encourageante d’un point de vue sportif, le FCR (5e en Championnat) charrie son lot de polémiques et d’incidents. Le dernier en date est survenu vendredi au stade Robert-Diochon, lors de la défaite face au Mans (0-1). Il aurait pu virer au drame.
Alors que les Diables Rouges bataillaient sur la pelouse, environ 500 personnes, selon Paris-Normandie, ont tenté de s’en prendre physiquement au président contesté Charles Maarek, en tribunes. Ayant été prévenu de l’intention d’en découdre de ses opposants, issus principalement des groupes ultras (Rouen Fans et Kop Lenoble), qui contestent sa gestion financière du club et réclament son départ, le dirigeant – habitué à suivre les rencontres de son équipe depuis le bord de touche – avait pris le soin de se réfugier en tribune Horlaville. Mais cela n’a pas suffi. Son service de sécurité a été débordé et le dirigeant a dû être exfiltré.
« Je cherche à vendre le club le plus rapidement possible (…), et tourner cette page fort douloureuse. »
« Ces événements jettent à nouveau l’opprobre sur le club et ternissent son image », a dénoncé le FCR dans un communiqué. Choqué par les insultes, menaces et projectiles reçus mais pas blessé, Maarek a pris le temps du week-end pour se remettre de ses émotions. Et surtout pris une décision, confirmée ce lundi à France 3 Normandie : « Je cherche à vendre le club le plus rapidement possible. (…) Je cherche à sauver le club et partir proprement, et tourner cette page fort douloureuse. »
Le mois dernier, alors que son club venait d’éliminer Toulouse et Monaco en Coupe, sans pour autant apaiser les tensions en coulisses, il s’était déjà ouvert sur ses intentions auprès de L’Equipe et avait déjà envisagé cette possibilité : « Si je dois laisser ma place, je la laisserais. On s’interroge sur des repreneurs potentiels. Je dis juste aux supporters qu’on ne vend pas un club de foot comme on démissionne d’une association. Il faut quand même un capitaine, mais ce ne serait pas un problème (de partir). »
Des offres déjà sur la table
Depuis le défaut de créances constaté par la DNCG, qui a valu un retrait de cinq points par la DNCG le 29 novembre dernier (l’avis consultatif du CNOSF en appel n’a toujours pas été rendu), le marchand de biens a perdu la confiance de beaucoup dans la Ville aux cent clochers. Au sein de la Fédération des Culs rouges, co-actionnaires minoritaires, on ne croit pas à cette version : « On le sent capable de rester. Il pourrait surfer sur la situation (financière) assainie pour continuer. » Mais le coup de pression donné vendredi par les ultras, motivé a priori par la rumeur d’une nouvelle fusion avec le voisin de Quevilly-Rouen-Métropole (L2), pourrait bien se transformer en coup de grâce.
La municipalité a beau assurer qu’« un nouveau projet de fusion n’est pas en discussions et ne le sera plus jamais », Charles Maarek, qui est pourtant du même avis – « Tant que je serai là, il n’y aura pas de fusion » -, s’être décidé à rendre les armes. En vendant ses parts (72 % du capital). Selon nos informations, les offres de rachat ne manquent pas. Un groupement d’entrepreneurs à l’ancrage local s’est déjà manifesté et au moins deux fonds de pension américains seraient aussi intéressés.